"Les réactions nationales à une crise globale ne suffisent pas et notre expérience en la matière nous démontre la nécessité d’étendre les soutiens aux gouvernements via la coopération Sud-Sud et une coopération triangulaire."
C'est ce qu'a indiqué le ministre du Budget, M. Abdoulkarim Aden Cher, qui vient de participer aux travaux du Forum du MAEP au Caire, en Égypte.
"Cette coopération, a-t-il insisté, engloberait l'échange direct de connaissances, d'expériences, de compétences, de ressources et de savoir-faire technique dans les pays en développement, souvent avec l'aide de donateurs ou d'organisations multilatérales."
L'ADI reproduit ci-après le discours du ministre du Budget en son intégralité.
Excellence M. le Président du Panel des Eminentes Personnalités,
Excellences les Membres du Panel des Eminentes Personnalités du MAEP,
Mesdames et Messieurs,
Comme nous le savons tous, depuis la fin de l’année 2019, le monde a connu une crise sanitaire sans commune mesure
La pandémie du COVID-19 a pris tout le monde par surprise.
Aucun pays n’était préparé à une crise de cette ampleur, pouvant se propager à une si grande vitesse.
Personne n’aurait prédit que nous serions dans cette situation aujourd’hui, que nous travaillerions dans nos maisons, que nos écoles allaient être fermées, que le ramadan allait se faire sans fréquentation des mosquées, que les voyages internationaux seraient suspendus, bref que nos activités quotidiennes seraient perturbées et que les affaires du monde comme nous les connaissions seraient chamboulées.
Cette crise sanitaire de Covid-19 et le confinement ont particulièrement affecté l’ensemble des acteurs économiques notamment le tourisme, le transport, le BTP, le commerce, l’hôtellerie, la restauration et l’industrie.
L’impact de la Covid-19 s’est traduit par une baisse de la croissance économique, une baisse des recettes et des investissements publics.
Dans ce contexte de crise, la réaction du gouvernement djiboutien a été immédiate et exemplaire après la confirmation du premier cas de coronavirus dans le pays le 18 mars 2020.
Cette réaction s’est traduite par des politiques de protection sociale et de soutien aux entreprises afin de protéger les entreprises et les demandeurs d'emploi contre les aléas de la crise.
Un pacte national de solidarité a été élaboré dont les objectifs étaient d’éviter une crise sociale pour les plus fragiles, d’assurer la continuité et préserver les TPE/PME et mobiliser les moyens et ressources nécessaires .
Pour limiter les conséquences socio-économiques de la pandémie du Covid-19, le pacte national de solidarité a prévu un certain nombre de mesures qui consistait à :
• Soutenir les entreprises, les emplois et les revenus à travers la constitution d’un comité du pilotage Covid-19.
• La création d’un fonds de riposte et de solidarité.
• L’appui octroyé aux plus démunis de notre population en confinement à la fois par le Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité et l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes, la plus grande entité d’utilité publique de Djibouti.
• L’adoption d’une série de textes de loi ayant trait à la législation du travail et l’introduction des mesures exceptionnelles afin de protéger les travailleurs sur leurs lieux de travail.
Dans ce contexte, les prestataires privés ont joué également un rôle essentiel en répondant aux besoins d'une proportion non négligeable de la population en renforçant les capacités de prestation du secteur de la santé publique.
Toutefois, malgré les progrès réalisés pour lutter contre la pandémie de COVID-19, nous sommes toujours confrontés à de nouvelles menaces.
Elles sont dues à la multiplication des variantes du virus et aux conséquences sanitaires et socio-économiques de cette crise.
Les réactions nationales à une crise globale ne suffisent pas et notre expérience en la matière nous démontre la nécessité d’étendre les soutiens aux gouvernements via la coopération Sud-Sud et une coopération triangulaire.
Cette coopération engloberait l'échange direct de connaissances, d'expériences, de compétences, de ressources et de savoir-faire techniques dans les pays en développement, souvent avec l'aide de donateurs ou d'organisations multilatérales.
Cette médiation « triangulaire » peut prendre la forme de financements, de formations, d'un encadrement, de technologies ou d'autres types de soutien.
La COVID-19 a montré une fois de plus qu'avec des progrès solides réalisés en matière de développement durable, nous pouvons être mieux préparés sur le plan matériel face aux crises.
Il faut promouvoir de manière coordonnée le contrôle sanitaire et la reprise économique, mettre en place des « voies rapides » pour la mobilité humaine et des « corridors verts » pour le transport des matériels, et préserver la sécurité et la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales.
Mesdames et Messieurs,
Le coronavirus a changé nos vies de manière durable.
À nous de tirer les bonnes leçons de la pandémie. À nous de trouver la manière dont nous souhaitons façonner notre société après la crise.
Une stratégie de sortie qui ne sera pas un retour en arrière, mais un pas en avant.
Notre présence aujourd'hui au Caire est un symbole important. Le symbole d'une certaine normalité retrouvée après des mois de lutte acharnée.
Enfin, la République de Djibouti semble avoir vite retrouvé son rythme de croisière. Pas au point d’atteindre les 7 % de croissance qu’elle affichait ces dernières années, mais elle a su échapper à la récession qui guette encore ses voisins, avec une croissance attendue de 5 % pour 2021.
Merci pour votre attention."
IOH
Source :ADI