23/05/2023
Véritable nuancier de couleurs et de reliefs, Djibouti est une terre accueillante pour les voyageurs






Au cœur de ce petit pays de forts contrastes entre Mer Rouge, désert et volcans, le lac Assal offre un spectacle absolument unique. Bien au-delà de sa façade maritime dans le golfe d’Aden, Djibouti est un véritable nuancier de couleurs et de reliefs et une terre accueillante pour les voyageurs.


La lumière aveuglante n’a d’égale que la fournaise, mais à Djibouti, rien ne peut perturber le spectacle sidérant du lac Assal avec sa banquise de sel, sous le soleil brûlant.


À moins 155 mètres sous le niveau de la mer, le lac le plus salé du monde, alimenté par des sources chaudes, étend son miroir émeraude au creux de roches volcaniques, comme s’il jouait une symphonie de contrastes pour quelques touristes. Affairés, les chameliers ne prêtent aucune attention à ces étrangers.


La rive du lac Assal rejette des scories de sel, imposants blocs d’une blancheur éclatante, sculptés comme des œuvres d’art. L'épaisse croûte de sel craque sous les pas comme une gaufrette. Un peu plus loin, le vent a sculpté de petites billes blanches et dures comme de la pierre. 


Les chameliers s’apprêtent à partir en caravane pour convoyer de gros sacs de sel jusqu’à l’Éthiopie voisine, avant de ramener du sorgho au pays. Les touristes les plus téméraires oseront un trekking pour suivre la caravane sur la route du rift, une faille géologique d’Afrique de l’Est.


Le commerce du sel au cœur de Djibouti, dans le désert du Danakil, perdure au-delà de la modernisation du pays.  Dans ces montagnes, la route du sel perpétue l’identité nomade du peuple afar, bien loin de la capitale Djibouti, point géostratégique sur la corne de l’Afrique, face au détroit de Bab el Mandeb qui relie la Mer Rouge au golfe d’Aden.


Faiblement peuplé d’un peu plus d’un million d’habitants, Djibouti est positionné sur une route maritime de grande importance vers le canal de Suez, et offre une base opérationnelle pour plusieurs armées étrangères, notamment française.


Alors que la capitale affectionne les gratte-ciels et les restaurants huppés fréquentés par la communauté étrangère et la population locale, la vie continue d’être fruste à l’intérieur de ce pays. 


Flamants roses et cheminées de pierre


Le soir venu, sous un manteau d’étoiles au campement du lac Abbé non loin de la frontière avec l’Éthiopie, c’est l’occasion pour notre guide d’évoquer l’aridité de cette région volcanique qui s’affaisse plus loin en un désert où courent autruches, gazelles ou onyx.


Ici, seule la solidarité familiale, autour de quelques troupeaux, permet de s’en sortir, d’où l’importance de petites initiatives touristiques pour découvrir le cœur du pays. Au lac Abbe, la nuit découpe dans le ciel d’étranges cheminées de pierre, fantômes inquiétants peut-être, mais toutefois simples concrétions de calcaire éjectées par le magma tout proche.


Sur le lac presque asséché, des colonies de flamants roses piochent leur pitance dans les eaux limoneuses ; peu à peu, le paysage s’adoucit lorsque s’ouvre une fraîche vallée, oasis où poussent manguiers, figuiers et légumes grâce à l’eau des puits. Un oiseau bleu plante son petit bec dans la terre humide. L’eau douce donne des couleurs à la vie. 





KM

Source :TV5MONDE