05/12/2022
Enseignement supérieur : L’université de Djibouti, 22 ans après


En accédant à la magistrature suprême de son pays, il y a de cela un peu plus de deux décennies, le chef de l’Etat, M. Ismail Omar Guelleh, a fait de la souveraineté du savoir un défi national. Doter le pays, indépendant depuis 22 ans, d’une université devint une priorité. Une priorité absolue pour le président Guelleh qui n’a cessé de croire à la concrétisation de ce projet.


Tout a commencé avec le Pôle universitaire de Djibouti (PUD), crée en 2000, à l’issue des Etats généraux de l’éducation nationale organisés une année plus tôt. Et à l’époque, l’institution, lancée sur la base de BTS ouverts au lycée d’Etat en1990 et de quelques formations générales qui se limitaient aux Lettres modernes, à l’Histoire, au Droit et à l’Economie et aux Mathématiques et Informatiques Appliquées aux Sciences (MIAS), n’accueillait que 461 étudiants, encadrés par une vingtaine de tuteurs locaux.


Ces étudiants, au terme de leur formation, se voyaient octroyer de BTS ou un diplôme d'études universitaires générales (DEUG).


Six ans après, en janvier 2006, fut créée l’université de Djibouti (UD), avec passage au système LMD (licence-master-doctorat). Ce qui aura permis à l’UD d’atteindre un développement remarquable tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualificatif.


Quantitativement parce que les effectifs ont été multipliés par 5, passant de 2500 étudiants en 2006 (date de la création de l’UD) à 9163 en 2017 et environ 10 000 en 2021. Et qualitativement, parce que l’UD a mis en place plusieurs reformes axées notamment sur la qualité de l’enseignement dispensé dans le contexte de l’augmentation sans cesse croissant des étudiants.


C’est dans cette optique que l’UD a mis en place, en priorité, une série de reformes portant entre autres sur l’amélioration de la qualité de l’offre et la gestion de la massification des étudiants.


Il s’agit notamment pour les responsables de l’UD d’œuvrer en faveur d’une formation adéquate adaptée au nombre sans cesse croissante des nouveaux inscrits qui frôlent les 5000 cette année.


En effet, quelque 11000 étudiants répartis sur les 7 composantes de l’Université reprendront les cours le 25 septembre prochain, au titre de cette nouvelle année universitaire 2022/2023.


S’exprimant sur l’état des lieux et les perspectives de l’UD, après deux décennies d’existence, le président de l’université de Djibouti, M. Djama Mohamed Hassan a estimé que celle-ci a enregistré un "net développement grâce à l’encouragement et à la motivation du chef de l’Etat à notre égard".


"Depuis 2006, la trajectoire de l’UD est méritoire et impressionnante. Une équipe de direction réduite a su, avec volontarisme et largeur de vues, surmonter en quelques années des difficultés initiales nombreuses et importantes", peut-on lire dans le rapport d’évaluation du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES).


Dans son effort de rendre l’UD plus attractive et plus compétitive, le ministère de l’Enseignement supérieur avait fait appel en 2019 à l’expertise de cette institution, selon laquelle "l’UD n’a plus rien à voir aujourd’hui avec la structure embryonnaire d’enseignement à distance des années 2000".


"L’accueil qui est réservé aux étudiants, notamment sur le nouveau campus de Balbala, traduit le développement continu d’une offre de formation régulièrement révisée et améliorée. Tout cela témoigne du dynamisme et de l’efficacité des porteurs et des acteurs du projet", ajoute la même source.


L’université de Djibouti dispose de 5 sites, 3 étant situés au centre-ville et les 2 autres dans la commune de Balbala. Le site 1 abrite l’institut universitaire de technologie tertiaire. Sur le site 2 sont installées les Sciences humaines et sociales (SHS), alors que le site 3, situé au Plateau du serpent, accueille la faculté de médecine.


Concernant le 4ème site ou le campus de Balbala, il s’étend sur une superficie de 32 hectares, les espaces bâtis représentant 13 828 m2. Et il regroupe la faculté de droit, économie-gestion, les LLA, la faculté des Sciences et l’Institut universitaire de Technologies Industrielles, l’école doctorale, deux centres de recherche, les services communs, et l’administration centrale.


Le 5ème site, inauguré en 2019, abrite la faculté d’ingénieurs et le centre d’excellence africain en Logistique et Transport ainsi qu’un centre de recherche en Énergie et Environnement.


22 ans après, l’université de Djibouti, établissement public à caractère scientifique, pédagogique et technologique (EPCSPT), offre 35 filières d’enseignement distinctes. Elle est structurée en 7 composantes internes ayant le statut de facultés et dirigées par des doyens. Il s’agit en effet de la faculté des lettres, langues et sciences humaines, de la faculté de droits, économie et gestion, de la faculté des sciences, de la faculté de médecine qui recrute sur concours, tout comme la faculté d’ingénieurs, de l’institut universitaire de technologie tertiaire et de l’institut de technologie industrielle.

NF

Source :ADI